LE SÉNÉGAL PRÊT POUR LA TRANSITION DÈS LE 17 JUIN 2015

Le Sénégal va basculer définitivement vers la télévision numérique à la date du 17 juin 2015. La Télédiffusion du Sénégal (TDS) chargé du processus est à pied d’œuvre pour la réalisation du projet. En conférence de presse ce vendredi, le comité a fait le point de ses activités en présence des différents opérateurs concernées, les patrons de chaines de télévision et l’opérateur technique Excaf chargé de la fourniture de l’infrastructure.

Le Sénégal se dirige inexorablement vers la transition numérique dans quelques mois. Les différents acteurs engagés dans le processus ont échangé sur l’état d’avancement du processus dirigé par TDS (Télédiffusion du Sénégal).

Vraisemblablement, il ne reste que quelques derniers réglages pour que la télévision analogique soit un vieux souvenir. “A la date d’aujourd’hui, nous avons fait l’essentiel. Nous avons défini l’architecture du réseau que nous voulons avoir, nous avons défini les spécificités, adopté les normes, nous avons lancé un appel à candidatures pour la réalisation de cette infrastructure-là”, a assuré Amadou Top, le directeur exécutif de TDS.

La société Excaf Télécom, qui a gagné le marché, va “procéder a la mise en œuvre complète du processus”, ajoute M. Top interrogé en marge de la rencontre d’information. Excaf jouera un rôle clé en termes d’intégration des différentes solutions : pylônes, compression de contenus, etc.

Elle sera par ailleurs chargée de “la maintenance durant tout le processus”. Le projet d’un coût global de 40 milliards de francs CFA,  la société Excaf, détentrice elle-même de deux chaines de télévision prend en charge tout le financment en accord avec ses partenaires. Ensuite, elle se fera rembourser, selon Amadou Top, par le biais “des abonnements que des citoyens accepteront de prendre avec les bouquets mis à leur disposition”.

Le consommateur, lui, ne devrait pas sentir une grande pression financière pour ce service qui lui sera offert. En effet, l’État envisage de subventionner l’acquisition des décodeurs par les familles à hauteur de 50% au moins. Cependant, la moitié du montant qui sera à la charge du consommateur n’est pas encore définie. Mais selon Amadou Top, “l’État est en train d’étudier jusqu’à quelle hauteur le consommateur pourra payer”.

“Ce qui est retenu comme principe, c’est que ce soit un coût accessible”, a-t-il dit, estimant qu’il peut avoir d’autres “mécanismes comme les banques” pour amortir la contribution des consommateurs. La première phase du basculement va concerner 4 régions :

Dakar, Thiès, Diourbel et Touba avec un premier lot de 850.000 décodeurs. La société Excaf Télécom va distribuer des décodeurs pour les foyers qui en font la demande. Mais elle ne sera pas un distributeur exclusif, précise-t-on. D’autres acteurs, comme le patronat, qui a été consulté, peuvent se lancer dans ce business.

Fin des téléviseurs analogiques

Qu’en sera-t-il des téléviseurs analogiques que possèdent encore beaucoup de familles ? Ces appareils n’iront assurément pas à la poubelle. Mieux encore, il n’est pas dit qu’avec l’avènement du tout numérique, il faut systématiquement payer pour accéder au service des chaînes dont on a toujours bénéficié gratuitement.

“Le passage de l’analogique au numérique ne signifie pas qu’il faut mettre à la poubelle tous les autres téléviseurs”, explique le secrétaire Excaf du Contan. “Le rôle du décodeur, poursuit-il, c’est de faire en sorte qu’un téléviseur analogique puisse recevoir les programmes numériques et les traiter.

Si la guerre des télévisons aura bel et bien lieu avec le tout numérique, il faut noter que sur le plan infrastructurel et technique, toutes les chaines seront sur un pied d’égalité. ”Toutes les chaînes seront à égalité sur ce processus-là. Toutes pourront diffuser sur toute l’étendue du territoire nationale. Il n’y aura pas de limite liée aux capacités de déploiement. Tous auront la même infrastructure”, insiste Amadaou Top.

TDStable sur la date de fin mai 2015 pour l’installation complète des infrastructures d’émission et de diffusion sur toute l’étendue du territoire national par la société Excaf. Vingt-neuf émetteurs seront placés à travers le pays pour une couverture complète.

Lors des échanges, le directeur général de la RTS, Racine Talla, a fustigé utilisation abusive dans ce processus de les expressions  de type “l’État ne paie rien, ”c’est Excaf qui paie tout”. A son avis, même si Excaf débourse 40 milliards de francs CFA, étant donné que le service n’est pas totalement gratuit pour le consommateur, forcément  “quelqu’un paie quelque part”.

Soutenant que la RTS  revendique une dizaine de chaines et est détentrice d’un patrimoine, Racine Talla estime qu’à ce titre, la chaine publique doit être très impliquée dans le processus et ses experts comme ceux de la TFM, par exemple, auraient dû travailler ensemble avec les le Contan et Excaf dans le processus. Ce qui est toujours possible à son avis.

Adama Sow, représentant du groupe Futurs Médias a, lui, regretté la manque de communication suffisante de la part de Contan. Pour lui, le comité devrait beaucoup communiquer avec les chaines de télévision pour peaufiner ensemble quelques aspects. Adama Sow a expliqué que la TFM aura son bouquet et est d’ailleurs à pied d’œuvre pour les installations.  Chacun des opérateureurs  est d’ailleurs en train de travailler pour entrer dans ce processus.

http://www.seneplus.com/article/lère-du-numérique



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