Journée de la presse : Impact et enjeux de la transition numérique

TDS SA a organisé un forum le 2 mai 2019 à l’hôtel Radison Blu de Dakar. En prenant l’initiative d’organiser cette manifestation, la société s’était fixée les objectifs ci-après :

  1. Impulser, dans le secteur audiovisuel, le débat autour de la prise en compte et de l’adaptation des acteurs au Tout numérique;
  2. Mettre en exergue les opportunités d’affaires nées du passage au numérique ;
  3. Vulgariser l’évolution du cadre juridique de l’audiovisuel.

La cérémonie officielle a été présidée par M. Birane NIANG, secrétaire général du Ministère de la Culture et de la Communication, en la présence de M. Elhadj Ibrahima NDIAYE et de M. Amadou Abdoulaye DIOP respectivement, Président du Conseil d’Administration et Directeur général de TDS SA, de M. Matar SALL, Directeur de cabinet et représentant du Président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), et de M. Sidy DIAGNE, Président Directeur général de Excaf Télécoms.

Les différents intervenants ont essentiellement rappelé le contexte de la création de l’opérateur de diffusion et le potentiel induit par sa présence, les changements sur la chaine de valeur audiovisuelle créés par le code de la presse de 2017 et enfin les chantiers de la conformité juridique au nouveau système.

 

A la suite de la cérémonie d’ouverture, une présentation sur la chaine de valeur audiovisuelle à l’aune du nouveau code de la presse a été faite par M. Ousseynou DIENG, directeur de la communication du Ministère de la Culture et de la Communication avant la projection du film institutionnel sur la Télédiffusion au Sénégal.

Les travaux du forum, quant à eux, ont débuté avec le panel relatif au « changement de paradigme ».

Le premier sous – thème abordé traite de l’évolution du cadre juridique. Il a été animé par M. Matar SALL du CNRA, M. Ousseynou DIENG du Ministère en charge de la communication et Mme Yaye Fatou C. NIANG, directrice des affaires juridiques de TDS SA. Durant cette séance modérée par M. Macoumba COUME, magistrat, coordonnateur de la rédaction du code de la presse de 2017, il a été principalement discuté du contenu dudit code, et des bougés créés dans la chaine de valeur audiovisuelle. Bien qu’adopté il y a environ deux (2) ans, beaucoup de prérequis liés à un passage réussi de l’analogique au numérique ne sont pas encore pris. Pour mieux camper le débat, il a été rappelé que le code interpelle trois (3) acteurs sur cet état de fait :

  • L’Etat à travers le ministère en charge de la communication, le régulateur de l’audiovisuel et le régulateur des télécommunications ;
  • L’opérateur de diffusion, en l’occurrence TDS SA ;
  • Les éditeurs et les distributeurs.

Avec ces acteurs, les licences d’exploitation, les cahiers des charges, les conventions, les contrats et les grilles tarifaires constituent les bases essentielles de la télédiffusion. Au plan de son contenu, le code de la presse comporte 83 articles consacrés à la communication audiovisuelle sur 118 qui concernent les dispositions spécifiques aux entreprises de presse. 25 articles traitent de l’opérateur de diffusion, dont 8 exclusivement.

En prenant en compte cette panoplie de dispositions, les panélistes ont tour à tour rappelé l’urgence de parachever l’exercice légistique en adoptant les textes d’application du code et en mettant à la disposition des acteurs les documents consensuels précités.

Le second sous – thème  a été modéré par M. Souleymane NIANG de la TFM et animé par M. Alioune NDOYE, directeur technique en charge de la production à la RTS, M. Sebastien PUNTURELLO, directeur général de Canal+ Sénégal et M. Mamoudou Ibra KANE, directeur général de E – Media. Ils ont débattu du « nouveau challenge pour les éditeurs et distributeurs ».

Les intervenants ont attiré l’attention de l’assemblée sur le fait que les éditeurs sont confrontés à un changement majeur dans leurs activités. Les nouvelles orientations juridiques au Sénégal ont permis de révolutionner le cadre de fourniture de services audiovisuels. Désormais les éditeurs peuvent se concentrer sur leur cœur de métier : l’activité de diffusion est dévolue exclusivement à un acteur neutre, l’opérateur de diffusion à savoir TDS SA. Cet état de fait est une perche à la disposition des éditeurs et distributeurs.

Il faut, cependant, l’intégration de cette réalité via de nouvelles conventions, cahiers des charges et un contrat avec le diffuseur, TDS-SA. Par ailleurs, il a été noté que le métier d’éditeur nécessite une formation continue des personnels et une meilleure collaboration avec les producteurs.

« Les opportunités du tout numérique » dans leur dimension « valorisation et monétisation du contenu TV » ont été abordées par M. Moustapha DIOP de l’agence 37CINQ, M. Jean – Jacques SILBERSTEIN de Imagine Media, Mme Mariéme Selly KANE, journaliste, représentante du directeur général de la RTS et M. Amadou Manel FALL, directeur de la stratégie, du partenariat et de l’innovation de TDS SA. De ces échanges modérés par Mme Evelyne Diatta ACCROMBESSI, Présidente fondatrice de EDAN TV, il est ressorti la nécessité de développer le contenu local via des financements innovants. La publicité étant plafonnée par le manque de visibilité sur les taux d’audiences, le recours aux OTT comme YOUTUBE est une réalité qui rapporte des revenus additionnels non négligeables aux éditeurs.

Le diffuseur national qu’est TDS-SA doit permettre l’accès à une médiamétrie le plus tôt possible avec une analyse et un rapport exhaustifs sur les plages de programmation. Ces éléments pourraient permettre d’élargir l’assiette de la publicité tout en améliorant le ciblage.

L’idée d’un bouquet sénégalais pour la diaspora, est agitée, via une plateforme OTT. Par ailleurs, le pay per view est une option intéressante pour les événements populaires pour la valorisation des contenus.

Le quatrième panel qui a porté sur le Broadband et le Broadcast dans le numérique, a été modéré par M. Malick NDIAYE et animé par M. Ali Koto NDIAYE, Président du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT), M. Mohsene CHIRARA, directeur général de Arc Informatique, M. Arthur FOCH de la Banque mondiale, M. Abdoul Aziz CISSE, secrétaire permanent du comité de gestion du Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (FOPICA), et M. Djibril LO, directeur technique de TDS SA.

Les sous – thèmes traités ont porté sur : « les évolutions technologiques, vers la fin des frontières » et « le financement de l’audiovisuel numérique ».

Les panélistes ont tour à tour émis des préoccupations liées à l’organisation professionnelle des médias, au financement de la production audiovisuelle, entre autres.

Il est ressorti des différentes communications la nécessité d’organiser l’activité professionnelle des médias pour une meilleure prise en compte des préoccupations des acteurs, telle que la chronologie des médias. Il a aussi été évoqué la question du financement des activités audiovisuelles avec à la rescousse le FDSUT pour adresser les besoins en équipements et en terminaux notamment, et la normalisation des fonds et mécanismes de soutien à la production de contenus. Dans une logique de rationalisation des investissements publics au service du secteur de l’audiovisuel, entre autres, les panélistes ont émis un appel solennel pour la mutualisation des infrastructures de télécommunications, et audiovisuelles.

Conclusion :

Il était attendu de ce forum :

  1. La connaissance de l’existence et la compréhension des missions de TDS SA par tous les acteurs concernés ;
  2. La prise de conscience des opportunités d’affaires induites par le Tout numérique ;
  3. L’appropriation du nouveau cadre juridique, gage de la conformité.

Aujourd’hui, ce résultat est atteint. Il est même ressorti de la manifestation des recommandations auxquelles tiennent fortement les différents acteurs. Il s’agit :

  • de finaliser, dans les meilleurs délais, l’adoption de tous les textes d’application du nouveau code de la presse ;
  • d’adopter et de signer de nouvelles conventions aussi bien pour les éditeurs que pour l’opérateur de diffusion ;
  • de créer une association des éditeurs et distributeurs de contenus audiovisuels.

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